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SUR FRÉQUENTATION AÉRIENNE AU PAYS DU MONT-BLANC.
Quelques chiffres pour comprendre la situation :
542
En moyenne, un voyage en hélicoptère produit 542 fois plus d'oxydes d'azote par passager qu'un voyage en bus (110 fois plus qu'un voyage en voiture). L'hélicoptère produit également 20 fois plus de CO2 qu'un bus. En savoir plus >>
Chaque année dans la Vallée de l'Arve, on estime que 85 personnes meurent prématurément à cause des oxydes d'azotes et des particules fines, soit 8% des décès.
85
15 500
C'est le nombre de mouvements effectués chaque année à l'altiport de Megève, principal point de départ vers le Mont-Blanc. Cela représente une moyenne de 42 mouvements par jour, c'est 2,6 fois plus qu'à Méribel et 2 fois plus qu'à Courchevel par exemple.
A lui seul, l'aéroclub de Megève comptabilise 3000 heures de vol par an, c'est le plus important en haute montagne. En comparaison, c'est 8 fois plus qu'à Méribel.
3000
19
Un déplacement en hélicoptère ou en avion de tourisme consomme 19 fois plus d'énergie par passager qu'un déplacement en bus et 9 fois plus qu'un déplacement en voiture. En savoir plus >>
Depuis plusieurs années, les altiports et aérodromes du Pays du Mont-Blanc ont accru considérablement le trafic aérien en négligeant l’aspect environnemental et nuisible de leur activité. Le massif du Mont-Blanc cristallise tous les problèmes et des voix s’élèvent contre la présence d’avions et d’hélicoptères à travers des associations comme Mountain Wilderness.
L'altiport de Megève : centre névralgique du trafic aérien.
Construit en 1963 sur le site de la Côte 2000, l'altiport de Megève avait à l'origine pour but d'offrir à la station plusieurs lignes régulières en hiver et permettait aux touristes des quatre coins du pays de rejoindre le village en quelques heures seulement. C'est en 1968 qu'est créé l'aéroclub de Megève qui fait prendre une nouvelle envergure à l'altiport qui propulse le site au rang de plus grosse école de pilotage en montagne d'Europe. Dès lors l'aérodrome n'a cessé de se développer en accueillant toujours plus d'appareils et notamment des hélicoptères avec l'arrivée de Mont-Blanc Hélicoptères. Le trafic aérien s'est encore accéléré ces dernières années au détriment de la qualité de vie des riverains qui se disent excédés par les abus constatés sur ce site. Ce sont notamment des rotations incessantes en haute saison, le non-respect des trajectoires de vol ou le bruit des avions, responsable de la mort de bêtes d’élevage du voisinage, qui inquiète. Au-delà de l'enfer vécu par les riverains, c'est la région entière qui souffre du développement tentaculaire de l'altiport puisque c'est de là que s'envolent la grande majorité des vols touristiques vers le massif du Mont-Blanc où les professionnels de la montagne se plaignent du bruit engendrés par les appareils.
Des professionnels excédés.
Depuis plusieurs années des voix s'élèvent face à l'explosion des vols sur le massif du Mont-Blanc. Des guides de haute montagne dont le travail consiste à faire découvrir un environnement extrême et sauvage voient les sommets envahis d'hélicoptères et d'avions. Le bruit de ces derniers est multiplié par les cirques et les falaises et l'expérience unique de la haute montagne se mue rapidement en enfer. Dès 2002 puis en 2014, l'association Mountain Wilderness lançait l'opération Silence, respectons le massif du Mont-Blanc ! pour alerter l'opinion sur les dérives du tourisme aérien dans cette zone. Dénuée de tout extrêmisme, l'association dresse un constat de la situation et propose d'encadrer les vols sans pour autant remettre en question les vols de secours ou les vols commerciaux de haute altitude par exemple. Depuis, la situation ne s'est d'ailleurs pas améliorée, au contraire.
En plus du bruit, Mountain Wilderness met en garde sur la pollution atmosphérique engendrée au dessus du toit de l'Europe qui est pourtant en première ligne face au changement climatique dont les conséquences dramatiques impactent glaciers et sommets.
Toujours active pour la protection du cadre unique proposé par le massif, l'association a adressé en février 2020 une lettre à Emmanuel Macron afin de solliciter la création d'un parc naturel international (avec la Suisse et l'Italie) pour protéger ce site d'importance mondial aujourd'hui menacé.
A ces voix s'ajoutent celles des professionnels du tourisme, hôteliers, loueurs de meublés subissant les remarques ou la perte de leurs clients, ceux-ci ne trouvant plus la quiétude et la sérénité qu'ils étaient venus chercher.
Une vallée asphyxiée.
Plus que les nuisances sonores des appareils volants, c'est leur impact environnemental qui inquiète dans une vallée connaissant chaque année de nouveaux pics de pollution. En effet, si autrefois on venait profiter de l'air pur du Pays du Mont-Blanc, aujourd'hui la Vallée de l'Arve est tristement célèbre pour être l'endroit le plus pollué de France. Face à ce constat à présent connu de tous, des mesures ont été prises pour tenter d'enrayer la pollution atmosphérique galopante dans la région et le Conseil d'Etat a d'ailleurs salué le 10 juillet 2020 les efforts fournis pour la qualité de l'air.
Pourtant, à des dizaines de mètres au dessus du smog de la Vallée de l'Arve, avions et hélicoptères de tourisme continuent d'émettre des gaz et particules polluants sur la tête des habitants. A noter qu'une partie des avions volant dans le secteur ne dispose pas de pot d'échappement permettant une réduction des émissions de bruit et de particules fines. La situation est d'autant plus préoccupante quand on sait qu'en moyenne un hélicoptère émet 542 fois plus d'oxydes d'azote (particules fines) et 20 fois plus de CO2 par passager qu'un trajet en bus. Cependant, il faut tout de même nuancer l'impact de ces appareils sur la pollution globale de la vallée de l'Arve puisqu'il serait ouvertement faux de les tenir pour seuls responsables quand dans un même temps, les industries lourdes, les camions et l'incinérateur continuent à saturer l'air de polluants. Toujours est il que le balais incessant de ces appareils à échappement libre dans le ciel de la région est un bras d'honneur aux actions menés par les collectivités et les habitants pour améliorer la qualité de l'air de la vallée.
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